Juba, 13 juillet, 2025 / 9:18 PM
Les conflits violents prolongés au Soudan du Sud ont causé des « blessures profondes » et, avec le temps, des cicatrices, a déclaré le cardinal Stephen Ameyu Martin de l’archidiocèse catholique de Juba au Soudan du Sud.
Lors de son allocution d’ouverture à la réunion plénière annuelle de la province ecclésiastique de Juba, qui réunit les évêques catholiques du Soudan du Sud du 7 au 11 juillet, le cardinal Ameyu a souligné que face à la reprise des conflits violents, l’Église doit continuer à promouvoir la paix et l’espérance parmi la population.
« L’Église au Soudan du Sud doit être un phare d’espoir et un acteur actif pour favoriser la paix et l’unité. Les cicatrices du conflit sont profondes. Chaque jour, nous sommes témoins des effets dévastateurs de la violence », a-t-il déclaré mardi 8 juillet dans les bureaux de Catholic Relief Services (CRS) à Juba.
Les conflits ont déchiré les familles, brisé les communautés et coûté d’innombrables vies, a déploré le cardinal, ajoutant : « En tant que bergers de nos brebis, nous sommes appelés à être artisans de paix en ces temps troublés. »
« L’Église ne doit pas seulement déplorer la violence, mais aussi s’engager activement dans des initiatives favorisant le dialogue, la compréhension et la guérison », a affirmé ce leader de l’Église sud-soudanaise, créé cardinal lors du consistoire du 30 septembre 2023 à Rome.
Il a estimé que les responsables ecclésiastiques au Soudan du Sud ont « une occasion unique d’être médiateurs et défenseurs de la justice, une voix d’espoir et non de désespoir ».
« Notre ministère pastoral doit inclure l’accompagnement des victimes de la violence, en les soutenant avec compassion et aide concrète », a-t-il poursuivi.
Le cardinal a encouragé la collaboration continue entre l’Église, le gouvernement, les ONG et les groupes interconfessionnels pour créer une plateforme de dialogue en vue de la réconciliation nationale.
« L’Évangile nous appelle à être des artisans de paix, et c’est notre devoir d’incarner cela dans nos communautés », a-t-il affirmé, ajoutant que l’engagement à former les futurs leaders de l’Église reste primordial malgré les adversités.
Il a insisté sur l’importance de la formation des séminaristes mineurs, « essentielle pour maintenir la vigueur spirituelle et intellectuelle dans nos diocèses ».
Ces jeunes hommes sont « non seulement de futurs prêtres, mais aussi de futurs leaders qui guideront nos communautés dans ces temps difficiles », a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d’une formation holistique intégrant croissance spirituelle, développement intellectuel et pratique pastorale.
Le cardinal a proposé d’intégrer des programmes de mentorat, des retraites spirituelles et des services communautaires dans la formation, afin de favoriser la croissance spirituelle des futurs prêtres et religieux.
Investir dans cette formation aidera ces futurs prêtres à porter « la torche de la foi, de l’espérance et de l’amour dans un Soudan du Sud post-conflit » et à faire des fidèles des promoteurs d’espoir, a-t-il affirmé.
Alors que le pays cherche la justice, le cardinal Ameyu a salué l’importance de créer des tribunaux régionaux pour « traiter les griefs, assurer la responsabilité et promouvoir la justice réparatrice ».
Il a également plaidé pour un système d’écoute des victimes tout en offrant un chemin de réconciliation aux auteurs, permettant ainsi d’« incarner le message du Christ de pardon et de guérison ».
Président de la Conférence épiscopale du Soudan et du Sud-Soudan depuis janvier 2024, il a loué le rôle de Caritas Soudan du Sud, qualifiant cette entité d’« expression vitale de l’engagement de notre Église en faveur de la charité et de la justice sociale ».
Il a souligné l’importance d’une collaboration harmonieuse entre Caritas nationale et Caritas diocésaine pour maximiser leur impact dans la lutte contre la pauvreté, l’éducation et l’aide humanitaire.
Sur les priorités pastorales, le cardinal a invité à se demander : « Que veut Dieu pour son peuple au Soudan du Sud ? »
Il a insisté sur une pastorale « enracinée dans la prière, la réflexion et le dialogue » et la nécessité d’éduquer les fidèles aux « enseignements fondamentaux de l’Église ».
Le cardinal a aussi souligné l’importance d’accroître l’engagement de l’Église dans la justice sociale et de traiter les causes systémiques de la violence et de la division.
Il a appelé à valoriser davantage le rôle des femmes et des jeunes, reconnus comme bâtisseurs de paix et agents de changement.
Il a évoqué les célébrations nationales, notamment le Congrès eucharistique de 2024 et le jubilé d’or de la hiérarchie, qualifiées d’« événements monumentaux » qui ont renforcé l’engagement à l’Eucharistie, source et sommet de la foi.
« Profitons de cet élan pour approfondir notre communion et fortifier notre mission commune d’évangélisation et de service au peuple du Soudan du Sud », a-t-il conclu.
« Nous pouvons bâtir un avenir meilleur pour notre Église et notre nation, fondé sur la justice, la paix et l’amour inébranlable du Christ. Que Dieu vous bénisse tous, et que Notre-Dame, Reine de la Paix, intercède pour nous », a-t-il imploré.
(L'histoire continue ci-dessous)
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